Si ! Ce délicieux bonbon noir dont on se régalait enfant. 

Il existe une plante sauvage qui en a la saveur. Cette plante c’est le polypode commun (ploypodiumvulgare en latin), une fougère de la famille des Polypodiacées. C’est une plante vivace de 10 à 15 cm de haut. 

Les frondes des polypes sont oblongues et lancéolées (chez les fougères on ne parle pas de feuilles mais de frondes). Elles sont profondément pennées et composées de 10 à 25 paires de segments alternes et lancéolés, confluents à la base. 

Si l’on regarde sous les segments, on peut voir de part et autre de chaque nervure centrale deux lignes de pointillés oranges: ce sont les sores qui contiennent des sporanges qui contiennent elles-mêmes des spores qui vont permettre à la fougère de se reproduire. 

Mais ce qui nous intéresse chez cette petite fougère, nous les gourmands, c’est son rhizome riche en saponines qui lui confèrent une incroyable et délicieuse saveur de réglisse. Il suffit de déterrer la plante, d’en nettoyer le rhizome et de l’éplucher grossièrement. C’est à la fois juteux et sucré. Un vrai régal. On peut le croquer tel que ou le préparer en confiserie, en crème dessert. On peut bien sûr faire sécher le rhizome pour en faire des tisanes que l’on appréciera pour leur goût mais également pour leur vertus médicinales qui se rapprochent de celles de la réglisse véritable ( glicyrriza glabra): pectorales, digestives et apaisantes. 

On confond souvent le polypode commun avec d’autres espèces de polypode qui lui ressemblent à s’y méprendre ( polypodiym cambricum, plypodium interjecta…). Seul un œil expert peut les distinguer, les uns des autres, et d’ailleurs, ils d’hybrident souvent. Mais aucun d’eux n’est toxique et ils ont tous des goûts et des vertus assez proches. Donc cette confusion serait sans conséquence. 

Attention par contre à ne pas confondre le polypode avec d’autres types de fougères, comme la fougère mâle par exemple, qui elles peuvent être toxiques. 

Le polypode commun est, comme son nom l’indique, une plante assez commune, un peu partout en France. Elle affectionne les endroits semi-ombrages, comme les lisières des sous-bois et pousse volontiers dans les anfractuosités des rochers ou des vieux murs. Elle peut pousser jusqu’à 2300m d’altitude. 

Donc, comme cette plante est fréquente, cueillir son rhizome ne pose pas de problème pour la biodiversité… à condition de rester raisonnable bien sûr.