Les dangers de la Cueillette de plantes sauvages !

La nature suscite un regain d’intérêt. De plus en plus de personnes s’intéressent aux plantes sauvages comestibles. Et c’est tant mieux. Mais trop souvent, la crainte l’emporte vite sur l’envie et de nombreux blocages persistent empêchants les élans spontanés des potentiels apprentis cueilleurs.

C’est très regrettable, mais en quelques générations à peine, les connaissances ancestrales ayant permis aux humains de se nourrir depuis la nuit des temps ont été perdues… laissant place à tout un cortège de croyances erronées.

Alors manger des plantes sauvages est-ce réellement dangereux ? Oui, bien sûr. Ça peut l’être. Il existe des risques tangibles.

Le premier risque est de s’empoisonner en mangeant une plante toxique.

Cependant, contrairement aux idées reçues, peu de plantes sont toxiques. Sur les 6000 espèces végétales présentes en France, seulement 300 environ sont considérées comme toxiques (soit 4%), mais 20 d’entre elles seulement sont potentiellement mortelles ( soit 0,4%). C’est peu. Mais le risque existe!

D’autant plus que si certaines plantes toxiques sont assez simples à identifier, d’autres peuvent dangereusement ressembler à des plantes comestibles. Il convient donc d’être toujours extrêmement vigilant.

Il faut observer la totalité de la plante: tige, feuilles, inflorescence, graines, milieu dans lequel elle se trouve, saison… tout est a prendre en compte.

Lorsqu’on débute, il n’est pas toujours facile de remarquer les petits détails qui font la différence entre deux plantes similaires.

Et lorsqu’on est connaisseur, on peut aussi parfois être trop sûr de soi et aller trop vite en besogne.

Quoi qu’il en soit, si vous avez le moindre doute sur l’identification d’une plante, abstenez-vous de la cueillir. Et lorsque vous cueillez, soyez minutieux pour ne pas prendre par mégarde une autre plante en même temps que celle que visez.

Le deuxième risque, est de se faire contaminer par un parasite.

Si une plante que vous consommez a été souillée par les excréments d’un renard, d’un chat ou d’un chien infesté vous pouvez potentiellement attraper l’échinococcose. C’est une maladie qui est loin d’être anodine et qui va rester latente durant 15 ans avant que les premiers symptômes ne se manifestent.

Mais vous pouvez également attraper cette même maladie en caressant votre chat ou votre chien ou en les laissant vous lécher ou lécher votre assiette. Et les légumes de votre potager ou de votre maraîcher peuvent être contaminés, tout autant que les plantes sauvages. À vrai dire, votre organisme a très certainement déjà été touché par ce parasite. Mais, si vous n’étiez pas immunodéprimé à ce moment là, votre corps aura su faire face.

Pour limiter les risques relatifs à ce parasite, il faudrait :

-  Eviter de cueillir des plantes en dessous de 50 cm (donc pas de salades du potager non plus?)

- Éviter de cueillir dans des endroits fréquentés par les chiens.

- Vermifuger 4 fois par ans ses animaux domestiques ( et aussi ceux des voisins?)

- Se laver les mains après avoir jardiné, après avoir caressé ses animaux, avant et après la cueillette.

- Nettoyer très soigneusement ses récoltes dans une eau vinaigrée ( voire deux eaux successives) ou mieux, faire cuire tout ce que vous récoltez.

Une autre maladie peut être contractée par l’homme en mangeant du cresson des fontaines cueilli à proximité ou en aval d’un endroit fréquenté par les animaux d’élevage. C’est la douve du foie. Pour pallier à ce risque, je m’abstiens tout simplement de consommer cette plante.

Il existe un troisième risque, qui tient au lieu où vous allez effectuer votre cueillette et qui peut potentiellement être pollué. Bien sûr, on choisit un joli coin de nature préservée et on évite les bords des routes, la proximité des zones industrielles et les champs cultivés en agriculture intensive.

Les autres risques tiennent au fait que pour faire de la cueillette, il faut faire de la randonnée en nature. Toutes les règles de prudence relatives à cette activité doivent donc être respectées. N’allez pas cueillir la petite plante que voyez là-bas en contre-bas du précipice ou tout en haut d’une falaise !!

En conclusion, incontestablement, la cueillette sauvage comporte quelques risques.

Mais vous prenez aussi un risque en consommant fréquemment les produits ultra-transformés que vous propose l’industrie de l’agroalimentaire qui sont une catastrophe pour la santé. Vous prenez aussi un risque en prenant votre voiture pour aller au magasin bio du coin: celui d’avoir un accident.

En fait, notre quotidien est une succession de prises de risques. À chacun de peser les bénéfices et les dangers liés à chacun des actes qu'il accomplit.

Quelques chiffres pour plus de précision :

- 44 cas de contraction de l’échinococcose ont été recensés en France en 2022. ( Mais ces cas ne sont pas forcément liés à la consommation de plantes sauvages et peuvent venir du contact avec un animal domestique infesté.)* 

Il y a seulement quelques dizaines de cas graves d’intoxication par ingestion de plantes chaque année ( dont des plantes ornementales), avec très peu de cas mortels grâce à la prise en charge rapide par les services de santé. **

*source: santé publique France

** source : Anses

(Attention : ces chiffres peu élevés sont aussi liés au nombre peu élevé de cueilleurs!)

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Les cueillettes de Heïdi

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